Au verger


Je fauche l’herbe au verger.
Un homme enterre son fils
La forêt exulte de mésanges
Et les mouches bourdonnent le soleil.
Une larme perle sur ta peau nue,
Peut-être l’amour qui rigole,
A moins que ce ne soit que de l’eau.
Le glas sonne au-delà des pins
Un chevreuil éclipse le jour.
Le temps enfonce son coin
Derrière chacun de nos pas.
Nous avons huit ans puis quatre-vingt,
A moins que la vie
ne nous ferme les yeux bien avant.
Depuis toujours,
nous avons l’âge du monde.
La terre nous tourne la tête,
La preuve que nous sommes encore bien vivants.
Le parfum de l’herbe couchée.